Guinée, avoir son passeport ou couper son billet pour l’enfer.

En Guinée, avoir un passeport devient de plus en plus un calvaire, un parcours de combattant, bref une mort à petit feu. Face à la police des frontières aériennes, des milliers de guinéens vivent ou ont vécu ce que vous lirez dans ce billet.

Le syllogisme du passeport en Guinée, c’est l’humeur et l’odeur de l’enfer, tellement cruel… Je ne comprends pas pourquoi beaucoup de guinéens sont perpetuellement victimes de cette infernalle maladministration dans notre pays, et depuis tant de décennies. Je me dis que nous sommes nous les héritiers du malheur… J’avoue Le département de la police aux frontières est d’un tel cynisme ! Comment rouler les gens avec une telle férocité ? Pourquoi traîner continuellement dans ce fléau ?

Mon histoire remonte à octobre 2021. Je me rends à la police des frontières pour renouveler mon passeport, qui était à terme de validité. Je vais d’abord à la banque, où je devais faire le dépôt des frais, et je me retrouve bloqué à cause de défaillance de connexion, je suis donc obligé d’attendre une trentaine de minutes pour enfin pouvoir payer les frais. Je croyais en avoir fini avec les galères, erreur ! Ce n’était que le début d’une périlleuse mésaventure qui dure toujours aujourd’hui, depuis plus de 10 mois.

Arrivé à Colleyah, à la direction générale de la PFA, après toutes les formalités je me dirige vers la salle d’enrôlement. Maintenant commence << le regret d’être guinéen >> : des agents de polices malhonnêtes qui n’ont aucun sens des responsabilités et aucune humilité, viennent de part et d’autre pour faire passer << leurs gens >> (ceux là, à qui ils ont soutiré de l’argent pour, disent-ils, les aider à vite récupérer leurs documents) devant nous autres qui avons refusé de suivre leur procédure malhonnête.

Une heure est passée, je n’entends toujours pas mon nom, je décide donc de me rendre dans la salle pour savoir pourquoi on ne m’a toujours pas appelé. Je me dispute lourdement avec le gars en charge des dossiers et en fin de compte, sous des menaces de le dénoncer et d’empêcher que les autres n’accèdent de la salle, il me laisse entrer. Ici, on retrouve difficilement mes dossiers et on m’assoie pour l’enrôlement… J’ai d’abord affaire à l’opérateur devant moi : une vielle dame qui n’a sans doute pas touché au clavier d’un ordinateur de sa vie et qui le fait pour la première ici. Elle me dit, après avoir scanné mon passeport, je cite : « Est-ce que ton passeport là est vrai ? »Puis elle continue : « Puisque moi je ne le retrouve pas, fais une nouvelle demande ». Et elle me demande de me lever… je réplique avec un « non » catégorique. Après l’enrôlement elle me dit de repasser deux semaines plus tard, mon document sera alors imprimé. (Mais quel comportement ?! )

Depuis ce fameux jour du 14 octobre 2021 jusqu’à aujourd’hui (30 août 2022) je ne suis toujours pas en possession de mon passeport. Des voyages et d’autres opportunités de voyages ratés, je n’en compte plus…

Nonobstant, il y a un mois de cela, avec l’aide d’une amie, je décide de payer quelqu’un pour qu’il m’aide afin que je puisse enfin récupérer mon document de voyage. Là aussi c’est toujours le même calvaire, j’entends des arguments dignent d’un film hollywoodien : soit disant que mon passeport est bloqué parce-que depuis 2015 j’aurais confectionné quatre passeports avec des identités différentes. Ma pauvre Guinée !

Aujourd’hui, j’écris ceci parce-que je suis certains de ne pas être le seul citoyen guinéen qui se trouve dans cette situation.

J’espère que dans un bref délais, les guinéens, par la grâce de Dieu, ne vivront plus cette situation que je considère maléfique, et créée par des guinéens contre des guinéens pour la simple et unique raison de se faire de l’argent.

Une année pour obtenir un document aussi simple à avoir, si tous nous étions véridiques et patriotes.

Might Allah help us.